Co-signature d'une proposition de loi pour reconnaître l'engagement - dans la durée - dans la responsabilité associative.
La France compte aujourd’hui 1,3 million d’associations actives qui dynamisent son territoire. Ces associations couvrent des domaines aussi divers que le sport, la culture, les loisirs, l’action sociale, l’éducation, le soutien au monde combattant… elles reflètent ainsi les passions des citoyens et les enjeux de notre société.
Maillon clé de nos communes, nos terroirs et nos régions, elles sont un lien, souvent indispensable, entre les personnes qu’elles réunissent autour de causes, de pratiques ou d’intérêts partagés. Nos associations complètent ainsi les institutions sans s’y substituer et sont un terreau fertile de talents. Elles contribuent fortement à l’apprentissage de la citoyenneté et de la vie collective.
C’est évidemment pour cela que les Français y sont attachés au point qu’un concitoyen sur quatre est bénévole. Autrement dit : 25 % des Français (et plus encore selon certaines études) donnent de leur temps, gratuitement, pour organiser des évènements, participer aux Assemblées Générales, remplir des formulaires, compléter des dossiers, ouvrir un compte, gérer, arbitrer, comptabiliser, cuisiner, décorer, habiller, préparer, réparer, répéter, traduire, consoler, écouter, etc…
La liste des besoins en bénévolat est immense et plus encore si l’on considère que 2/3 des associations ont des budgets annuels inférieurs à 7 500 € et que 84 % d’entre elles n’ont aucun salarié. La modestie des moyens associatifs rend donc la présence de bénévoles indispensable à son fonctionnement et même à sa survie.
Mais si le nombre de bénévoles reste stable, leur participation se fait plus ponctuelle et de moins en moins régulière : on « participe » autant, mais l’on « s’engage » moins. Les membres actifs sont restés présents avec 12,5 millions de bénévoles investis, dont 5 millions de manière régulière. L’engagement associatif, d’autant plus « chronophage » et « contraignant » que s’y adjoignent les obligations professionnelles et familiales, peine donc de plus en plus à séduire et à trouver preneur, tandis que les besoins des associations, eux, restent immuables. La majorité des présidents d’associations (56 %) occupe un emploi, par exemple.
Par ailleurs, si les « petites mains » restent absolument nécessaires, les associations font remonter une « professionnalisation » des compétences demandées aux bénévoles notamment en ce qui concerne les fonctions clés telles que celles des membres du bureau : président, trésorier et secrétaire.
Aussi, bien que « Donner soit recevoir » pour reprendre la célèbre formule de l’Abbé Pierre et que le désintérêt dans l’action bénévole soit la définition même du bénévolat, il semble juste de valoriser et de reconnaître l’engagement que celui‑ci représente afin de l’encourager.
Ainsi, nous proposons que l’engagement en tant que président, trésorier ou secrétaire, en excluant tout autre poste (y compris l’honorariat dans ces fonctions), puisse ouvrir le droit à deux trimestres validés supplémentaires dans la reconstitution d’une carrière en vue d’une retraite. Cette valorisation doit évidemment prendre en compte un engagement sur la durée et non une participation ponctuelle. Aussi, notre proposition de reconnaissance de l’engagement associatif concerne les bénévoles ayant exercé les seules fonctions de président, trésorier ou secrétaire dans une association de Loi 1901 sur une durée cumulée minimale de 15 années pleines.
